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Sur le web : Les petits constructeurs français. Comment PGO, petit constructeur Français… a mis Porsche très en colère

En fouillant le web j’ai relevé un post qui risque de vous interpeller. Son propos est « l’automobile ».

Son titre saisissant (Les petits constructeurs français. Comment PGO, petit constructeur Français… a mis Porsche très en colère) est parlant.

Le rédacteur (annoncé sous la signature d’anonymat
) est connu et fiable.

Vous pouvez de ce fait faire confiance aux informations qu’il édite.

Sachez que la date de publication est 2023-03-11 09:03:00.

Des constructeurs artisanaux, la France en regorge à la fin de la deuxième guerre mondiale. Mais les impératifs industriels réduisent peu à peu la liste à une peau de chagrin ; on peut citer Deutsch, Chappe et Gessalin…

En 1980, des frères alsaciens passionnés vont fonder PGO. PGO pour Prévot Gilles et Olivier. Raison sociale : création et vente de répliques d’AC Cobra. Ils vont utiliser des V8 3,5 l de 250 ch ou des V6 Ford de 2,8 l, adapter des suspensions de Ford Granada pour fabriquer leurs répliques. Ils vont ensuite s’attaquer à la Porsche 356.

Une première réplique pas sans défauts

Pour la 356, il s’agit de fabriquer une réplique du Speedster, le petit cabriolet du constructeur de Stuttgart.

PGO va utiliser un moule d’Apal, une entreprise belge qui fabriquait une réplique sous licence d’Intermeccanica, société basée aux USA qui revendait des licences de kits dans plusieurs pays.

Le Speedster de PGO est, comme l’original, basé sur une plateforme de Coccinelle avec sa mécanique 4 cylindres à plat. La qualité de fabrication n’était pas sans défauts. PGO vivote jusqu’à son rachat en 1998.



La ligne du Speedster II apparu en 2002 a évolué avec des courbes plus tendues que le modèle original de la 356. photo PGO

Nouveau départ et un grand projet

A l’été 1998, Olivier Baudouin et Laurent Skrzypczak reprennent l’affaire. Pour ce nouveau départ, ils installent une usine de 20 000 m² dans le Gard, aux portes des Cévennes, à côté du Pôle mécanique d’Alès, un haut lieu du sport auto dans le Sud-Est de la France.

Pour eux, plus question d’assembler des répliques ; ils veulent que PGO devienne un vrai constructeur automobile. Adieu la plateforme de Coccinelle, le projet est basé sur un châssis tubulaire maison et une carrosserie en fibre de verre.

La Speedster II arrive

C’est au Mondial de Paris en 2000 que PGO dévoile la Speedster II. La silhouette de la Porsche 356 transparaît derrière un profil aux lignes tendues et une allure râblée. A l’intérieur du châssis tubulaire, PGO installe, en position centrale, le 2 litres 4 cylindres 16V de 140 ch de la Peugeot 206 S16.

La Speedster II ainsi équipée bénéficie de performances élevées grâce à son poids maîtrisé (980 kg). Elle se passe de direction assistée… Chaque Speedster est assemblée à la main en une semaine suivant les désidérata du client ; chaque véhicule est unique !

On reconnaît la Cévennes à son absence de pare-chocs. photo PGO



On reconnaît la Cévennes à son absence de pare-chocs. photo PGO

Le procès

La Speedster II séduit le public et la production monte en cadence dans le Gard. En 2004, la maison Porsche intente un procès à PGO pour « contrefaçon, concurrence déloyale et parasitaire ». Le petit artisan va gagner en appel et Porsche se voit obligée de rembourser tous les frais occasionnés.

Un procès qui devient un véritable coup de pub ; la Speedster entre dans la lumière. PGO va commencer à constituer un début de réseau commercial.

L’année suivante, PGO présente la Cévennes, un cabrio plus dépouillé et plus sportif sur la base de la Speedster (il n’y a plus de pare-chocs).

En 2007, PGO frôle le dépôt de bilan mais est recapitalisé et continue son chemin. Au point de lancer un nouveau produit en 2008 : la Hemera, toujours sur la base de la Speedster.

De Peugeot à BMW

Alors que les Speedster II et Cévennes sont des cabriolets, l’Hemera est un coupé. Il s’agit en fait d’un shooting brake avec un arrière très bien réalisé qui lui donne sa personnalité. La production de l’Hemera semble tourner aux alentours de 20 exemplaires par an.

En 2011, seules sept Hemera sortent des ateliers. Pour moderniser ses modèles qui utilisent toujours le 2 litres PSA de 140 ch, PGO va se tourner vers BMW.

En 2012, le petit constructeur cévenol bénéficie du 1,6 l de 184 ch de la Mini avec, en prime, la garantie BMW sur la partie moteur, permettant l’entretien dans les concessions de la marque à l’hélice.

Des pertes qui augmentent

Malgré l’apport technique du moteur BMW ainsi que d’une boîte 6 rapports et d’un régulateur de vitesse, les ventes deviennent anecdotiques (8 à 10 voitures par an toutes versions confondues) et la descente aux enfers s’engage pour le petit constructeur (6 millions d’euros de pertes en 2014).

Au bord du dépôt de bilan en 2018, l’actionnaire principal koweiti assainit les comptes en 2020 et relance la production. Les modèles existants n’ont pas été renouvelés mais ils sont disponibles sur commande.

PGO est toujours homologué et travaille sur de nouveaux projets, dont une nouvelle plateforme. L’avenir peut sourire pour les passionnés.

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